"Cloclo"

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Quel personnage ce Cloclo!!!

 

Encore une de ces grandes têtes d'affiche qui a peuplé la jeunesse de mes parents, une star dont les mélodies résonnent encore aujourd'hui.

Pas étonnant que les enfants de cette icône décident de l'immortaliser sur pellicule.

Par contre plus étonnant c'est la manière dont ils racontent son histoire. Ils ont choisi d'être honnêtes et de ne pas omettre le côté noir de sa personnalité. Trop honnêtes?

Pour une jeune femme de ma génération qui n'a pas connu l'homme de son vivant, j'ai été frappée de me dire en sortant de la séance "Quel sale type quand même ce Cloclo!". 

 

Même si j'ai plutôt apprécié la ressemblance de Jérémie Renier, et un beau travail de préparation physique, la fraîcheur de l'actrice qui joue la mère des enfants et le méconnaissable Benoit Magimel en imprésario de génie,j'ai été un peu déçue qu'au début du film, le jeu de l'acteur principal soit si caricatural. On dirait qu'il surjoue expressément pour mettre en avant les caractéristiques du personnage. Pourtant, petit à petit on s'habitue à cette excessivité et on commence à se dire "qui est réellement Claude François?". On s'intéresse à cet être tourmenté au possible, angoissé par la peur de l'abandon, obsédé par la réussite au point de faire passer sa carrière avant tout, amour, famille, jusqu'à devenir un homme d'affaire sans coeur.

 

Paradoxalement il entretient avec ses fans une relation très particulière, voire même des relations puisqu'il était connu pour être un sacré coureur de jupons, dans laquelle il est prêt à tout donner. Il en connaît certain(e)s personnellement et il est reconnaissant de leur devoir son succès, il les aime parce qu'ils l'aiment.

Il a un besoin pathologique de reconnaissance.   

Il faut reconnaître que c'était un bourreau de travail, qu'apparemment il a été le premier à utiliser sa starification comme instrument de merchandising. D'ailleurs certaines parties du film montrent comment il écrivait ses chansons et dirigeait sa carrière et ses nombreuses boites de manière plutôt intéressante. 

 

Pour moi le problème de ce film c'est qu'à presqu'aucun moment on entre en empathie avec le sujet.

A force de vouloir plonger dans les défauts d'un paternel trop vite disparu, ces enfants n'étaient âgés que d'une dizaine d'années quand il décède à même pas 40 ans, et de vouloir éviter sa glorification ils ont pris le parti de noircir le personnage alors qu'il était déjà connu comme étant un caractère difficile.

Serait-ce pour exorciser les cicatrices d'une enfance pas toujours heureuse que nos petits cloclo juniors griffent l'image de papier glacée d'un des plus grand chanteur pop de son époque?

 

°Pour ceux qui aiment les films "d'époques", les acteurs capables d'incarner  avec une ressemblance troublante un personnage public, les biopics et peut-être même la musique de ce sacré Claude François. 

"Les magnoliaaaaaaaas..."

Publié dans Echo culture

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